Epitaphe.

Invité

Je sens poindre pour moi l’heure de me retirer.

Simple anticipation sur l’invite qui m’en sera faite sous peu me direz-vous ? Je le concède.

Quelques mots cependant.

Tout en sachant qu’ils seront peu ou mal lus.

Comme je l’ai prétendu, j’ai organisé, quelques longs mois durant, la vie dans plusieurs forums.

C’est une mission difficile. A ce sujet, et à mon humble jugement, le maître des lieux me semble posséder ici toutes les qualités requises pour la mener à bien.

Il est toutefois un piège dans lequel insidieusement tous les forums du monde ne manquent pas de glisser : la platitude élevée au rang de règle, le consensus sous couvert de sensiblerie aussi.
De plus, la vulgarité se nourrit très vite des vides laissés par l’esprit.

Je ne juge pas. J’émets opinion.

Certes il est de bon ton de privilégier le léger au détriment de ce qui l’est moins. Certes la pire accusation dont on puisse répondre porte nom d’intellectualisme. Certes la sincérité peut se mesurer aux nombres de larmes épongées par ceux et celles qui en font profession, à la ville comme à l’écran, nonobstant les lumières du poète : « les grandes douleurs sont muettes ».

Mauvais indices que ceux-là.

Je crois que l’aspiration unique, parfois inconsciente, des voyageurs du Net est le rêve.

Daviso répondait justement à un garçon malheureux qu’il devait prendre confiance en lui.
Est-ce les deux cents posts autour de la culotte d’une telle qui l’y conduiront ?

Des sujets fondamentaux de société doivent être abordés dans un forum. La compréhension que peuvent en faire les moins favorisés contribuera à faire qu’ils se sentent moins délaissés par elle. Le rôle social existe même si les exigences de tous les participants se masquent souvent derrière un « j’ai besoin de détente ». Le Net ne détend pas, il retend une espérance malmenée par les vents de la vie.

J’ai traversé l’endroit avec un sentiment mitigé : des groupes d’ados ou regrettant de ne plus l’être communiquant dans un langage se voulant incisif ou consensuel mais qui ne fait que marquer plus durablement les différences qu’ils voudraient effacer, d’autres plus matures à la condescendance diplomatique, d’autres plus réfléchis aussi.

Beaucoup de vie aussi et surtout. Mais une chape de plomb qui empêche chacun d’exprimer sa créativité.

La timidité appartient au réel, qu’elle perdure sur un vecteur tel que le Net est un signal que doivent prendre en compte ceux qui l’organisent.

Lis-moi bien, toi qui rigoles déjà en pensant que je ne comprends rien aux fesses et à tout ce dont tu te targues, ou encore toi qui penses que « je me la pette »…

Si nous en avions eu le temps, nous aurions comparé nos parcours respectifs.

Mes excuses à ceux que j’ai blessés. Ce n’était pas le but.

Je vous aime bien. Croyez-le.

ton chemin est splendide . J'espère t'égaler un jour dans ton déliement

Nombre de messages : 3506 Localisation : Paris Date d'inscription : 06/12/2004

C'est effectivement important de prendre confiance en soi. Ceci dit, les joutes verbales sur un forum sont-elles réellement le moyen d'y parvenir ? Je n'en suis pas convaincu.

Tout le monde n'a pas les mêmes capacités de rhétorique. Quand on dispose d'une certaine aisance écrite, c'est facile d'étouffer toute opposition dans l'oeuf. Ce n'est pas particulièrement glorieux, et cela contribue à mon avis à conforter les gens qui manquent de confiance dans leur complexe d'infériorité.

C'est vrai que ce forum peut paraître gnan-gnan, mièvre ou même ennuyeux. Mais il permet surtout de souder une petite communauté autour d'idées qui leur plaisent; Lorsqu'il a été créé, on n'aurait jamais cru avoir 80 inscrits ou 15 000 posts.

Personnellement, j'aime bien tes messages. Mais en tant que modérateur, je suis là pour veiller au plaisir du gentil membre ( :whistle:

) et cela passe par une certaine réduction de l'agressivité. Si tu regardes le logo en haut à gauche, tu verras que la personne a l'air d'apprécier le fouet. Si c'est le cas, tout est permis, et c'est une pratique sexuelle. Si ce n'est pas le cas, c'est interdit, et c'est de la torture.

J'adore mes analogies.

personnellement j'aime bien tes mes SAGES

Nombre de messages : 3506 Localisation : Paris Date d'inscription : 06/12/2004

Ca faisait longtemps que je voulais la faire, mais je me suis retenu jusqu'à maintenant. Mais je ne peux plus. Puissent les dieux du calembour me pardonner.

A r'garde la télévision, é-pi-taphe !

je dirais même plus, c'est nullissimissimissime

Administrateur Nombre de messages : 3091 Date d'inscription : 06/12/2004

J'irais globalement dans le sens de Grenouille. Pour qui possède un minimum de verve, il n'est pas bien difficile d'écraser quelqu'un sur un forum, surtout quand l'esprit de répartie n'est plus une question de secondes mais de minutes.

J'ai moi aussi apprécié certains de tes posts, au point de créer l'arène pour que tu puisses t'exprimer plus librement. Mais un forum ne se résume pas à trois personnes, et mon rôle est de veiller à ce qu'il reste un endroit convivial pour tous.

Je crois, contrairement à d'autres, que tu as apporté ta pierre à l'édifice. Oui, sans un minimum de contradiction, la pensée s'étiole, et finit par mourir. Mais contradiction ne veut pas nécessairement dire manque de respect. Les attaques personnelles sont toujours intolérables.

L'ironie, l'acidité des propos passent toujours mieux lorsqu'elles s'expriment intelligemment, et avec style. Certains ici s'y sont risqués, qui n'ont pas duré autant que toi. Preuve supplémentaire s'il t'en fallait une, qu'à mes yeux du moins tu n'ouvrais pas en vain une voie encore inexplorée.

J'achèverai avec cette citation de Beaumarchais: "sans la liberté de blâmer, il n'est pas d'éloge flatteur". Je pense que tu as montré suffisamment de fois que tu ne te gênais pas pour exprimer tes opinions. J'accepte donc avec plaisir ton compliment.

Cupidon Nombre de messages : 2850 Date d'inscription : 26/02/2005

NOS PETITS SOUVENIRS

Ils sont là, tout vivant, mes plus chers souvenirs,
Ils sont là relégués au fond de leur demeure,
Coffret aux vieux chiffons de regrets, de plaisirs,
Qui font qu’en les voyant, l’on sourit ou l’on pleure.

Reliques ! doux trésors ! que dites-vous tout bas
A la femme qui songe et près de vous soupire ?
Des mots mystérieux qui ne s’exprime pas,
Mais provoquent toujours une larme, un sourire.

Vous dites qu’ici bas, tout se change en douleur,
Que le plus beau rêve est une pure folie,
Un mirage trompeur, et que de notre cœur
Tombe l’illusion, même la plus chérie.

Vous êtes là vivants, mes tendres souvenirs,
Je veux vous contempler, pieux débris que j’aime,
Vieux chiffons tout remplis de regrets, de plaisirs,
En chacun, je retrouve une part de moi-même !

Extrait de Fleurs sauvage (1910), Anthologie de la poésie des femmes au Québec, éditions du remue-ménage,

Cupidon Nombre de messages : 2850 Date d'inscription : 26/02/2005

"Que dis-je! ô vanité des vanités! Que parlé-je de la puissance des amitiés de la terre! Voulez-vous, ma chère fille, en connaître l'étendue? Si un homme revenait à la lumière quelques années après sa mort, je doute qu'il fût revu avec joie par ceux-là même qui ont donné le plus de larmes à sa mémoire: tant on forme vite d'autres liaisons, tant on prend facilement d'autres habitudes, tant l'inconstante est naturelle à l'homme, tant notre vie est peu de choses, même dans le coeur de nos amis!"

Nombre de messages : 3506 Localisation : Paris Date d'inscription : 06/12/2004

Cathy a écrit:: Extrait de Fleurs sauvage (1910), Anthologie de la poésie des femmes au Québec, éditions du remue-ménage,

Pas un seul ostie de tabarnac' de cibouère, calisse ?

www.ciboire.com